Souffles d’automne :comprendre et prévenir l’asthme grâce à la MTC
En MTC, l’automne est associé à l’élément Métal, qui gouverne les Poumons et le Gros Intestin. C’est également la saison de la tristesse, une émotion qui, lorsqu’elle devient excessive ou reste refoulée, peut affaiblir les Poumons et favoriser l’apparition de troubles respiratoires.

L’automne marque une période de repli, où l’énergie commence à se recentrer vers l’intérieur, préparant le corps au calme hivernal. C’est aussi une saison où l’asthme tend à se manifester plus fréquemment et avec plus d’intensité. Le climat, souvent sec et froid, altère les liquides organiques et fragilise les voies respiratoires, rendant les Poumons plus vulnérables — comme nous l’avons vu dans notre précédent bulletin.
Le froid sec irrite les muqueuses et peut provoquer une contraction des bronches, aggravant les symptômes chez les personnes asthmatiques. À cela s’ajoutent les infections virales respiratoires, très répandues en hiver, qui constituent un facteur déclenchant majeur. L’air intérieur, asséché par le chauffage, ainsi que l’exposition prolongée aux allergènes domestiques tels que les acariens ou les moisissures, contribuent également à l’augmentation des épisodes asthmatiques.
Ainsi, la saison froide représente une période à haut risque pour les personnes souffrant d’asthme, nécessitant une vigilance accrue et une adaptation du traitement.
Les causes de l’asthme sont multiples : elles combinent une prédisposition génétique, des facteurs environnementaux, des infections respiratoires répétées et parfois des influences psychologiques ou hormonales. Parmi les pathologies associées, on retrouve fréquemment des allergies respiratoires, une rhinite allergique, une dermatite atopique et parfois une obésité — désormais reconnue comme facteur aggravant.
Un asthme mal contrôlé peut entraîner des conséquences sérieuses : altération de la qualité de vie, absentéisme scolaire ou professionnel, hospitalisations répétées et dans les cas les plus graves, décès. En France, on estime entre 1 500 et
2 000 décès par an liés à des crises aiguës d’asthme.
Bien que l’asthme soit souvent interprété comme une faiblesse du Qi du Poumon, il est très fréquemment associé à une déficience du Rein, qui joue un rôle fondamental dans la respiration profonde. Le Rein est responsable de la captation du Qi respiratoire, c’est-à-dire de la capacité à inspirer profondément et à retenir le souffle. Il agit en tandem avec le Poumon, qui gouverne larespiration superficielle et la diffusion du Qi. Lorsque le Rein ne parvient plus à capter le Qi du Poumon, la respiration devient difficile, surtout à l’inspiration, et s’accompagne souvent d’un essoufflement profond, voire d’une respiration sifflante. Ce tableau s’inscrit dans une déficience du Rein et peut s’accompagner de plusieurs autres signes cliniques : fatigue chronique, avec une sensation de vide profond, notamment après l’effort ou une crise respiratoire. Une frilosité marquée, surtout dans les lombes et les pieds, avec douleurs lombaires sourdes et faiblesse des genoux. Des urines claires et abondantes, ou au contraire une oligurie, parfois accompagnée d’incontinence. Une transpiration nocturne ou spontanée, traduisant une faiblesse du Yin ou du Yang selon le terrain. Une voix faible, parfois tremblante et une difficulté à parler longtemps sans fatigue. Une toux chronique, souvent sèche ou avec des glaires claires et fluides.
La langue est pâle, parfois légèrement rouge en racine, avec un enduit peu abondant ou absent. Le pouls est profond, fin et faible, parfois ralenti ou difficile à percevoir.
Dans certains cas, l’asthme ne résulte pas d’un trouble du Poumon en lui-même, mais d’une déficience profonde du Yang du Rein. Lorsque son Yang est affaibli, il ne parvient plus à soutenir la respiration profonde, ce qui entraîne une dyspnée à l’inspiration, une respiration courte, et une sensation d’étouffement, surtout en position allongée ou au réveil. Ce tableau se manifeste souvent chez des patients frileux, épuisés, avec des douleurs lombaires sourdes, une faiblesse des genoux, des urines claires et abondantes et une grande fatigue après chaque crise. La respiration est faible, parfois sifflante, mais sans glaires abondantes ni signes de plénitude. Le teint est pâle, les extrémités froides, et la voix manque de force.
La langue est généralement pâle, parfois gonflée, avec un enduit blanc et humide. Le pouls est profond, ralenti, et faible, parfois serré.
On propose alors une fo
va venir ancrée le Qi.
• 5490 Yin Yang Huo 12
• 5790 Rou Cong Rong 12 • 5859 Hu Tao Ren 25
• 1040 Ren Shen 50
le
Dans ce type d’asthme, les traitements dispersants ou expectorants sont inadaptés. Il faut au contraire réchauffer le Rein, tonifier son Yang, et restaurer la fonction de captation du Qi. Une formule équilibrée comme 3650 Jin Gui Shen Qi Wan est tout à fait adaptée à la situation.
Voici quelques propositions de points d’acupuncture qu’il est utile d’utiliser en dehors de la crise.
• V20 Pishu
• V13 Feishu
• HM Dingchuan

Ces trois points, situés sur le méridien de la Vessie dans la région dorsale, sont essentiels dans le traitement de l’asthme pendant sa phase de rémission. En stimulant ces points pendant la rémission, on favorise l’élimination des glaires Tan, on tonifie les Zang impliqués et on renforce le terrain pour prévenir les rechutes.

Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.